laizes malgaches
dites "lamba"
Laizes malgaches dites "lamba"
En début d’année 2024, étaient présentées 7 laizes malgaches dites « lamba » lors de la commission scientifique régionale d’acquisition (CSRA) pour faire état de leur régularisation.
La présence de ces laizes cérémonielles, probablement tissées dans la seconde partie du XIXe siècle, est attestée dès 1930 dans l’inventaire des œuvres en réserve dressé par l’ancien conservateur du musée, Henri d’Hennezel.
Plusieurs documents retracent leurs voyages puisqu’en décembre 1914, elles sont envoyées à l’Exposition universelle et internationale de San Francisco également connue comme la Panama Pacific International Exhibition. Chaque laize porte une étiquette relative à son envoi et une inscription avec son appellation d’usage. Certaines mentionnent « Arindrano », d’autres « Mandiavolo » ou encore « Sarimbo ». Toutes sont des lamba, des vêtements traditionnels malgaches.
Ces étoffes en fibre animale ou végétale à décor de rayures, souvent ornées de perles métalliques, sont portées par les hommes et par les femmes, témoignant de leur statut social ; leurs matières, leurs symboles ou leurs couleurs constituent les signes extérieurs pour affirmer son rang et sa région. Les personnes aisées se drapent de lamba de soie ou de coton, les individus plus modestes se parent de lamba en sisal, une fibre extraite des feuilles d’un agave (plante grasse).
De façon générale, ces étoffes sont bien entretenues, portées toute une vie et en certaines occasions comme des fiançailles, un mariage ou encore un décès. Quand une personne est en deuil, il est porté sur le dos comme un châle, le pan rejeté sur l’épaule droite, et les défunts sont drapés d’un lambamena, une laize en soie rouge, avant d’être mis en terre.
Mandiavolo (ou mandiavola) signifie "marcher avec de l’argent". C’est un lamba brillant, en soie, décoré de perles et utilisé comme vêtement ou comme linceul. Le lamba Arindrano est un vêtement cérémoniel porté par les nobles, les riches ou les personnes âgées.
Aujourd’hui, de jeunes créateurs comme Tania Andriamanga s’inspirent de ces traditions vestimentaires. Cette dernière, par exemple, a créé Andria, un label revisitant le lamba Arindrano, l’adaptant à la mode actuelle.
Les collections du musée comptent 13 autres pièces provenant de Madagascar, pour la plupart acquises auprès de MM. L. Descours & Th. Maigrot, à Londres, en 1885.
Ces ensembles, encore peu étudiés, font partie des fonds les plus méconnus du musée. Leur régularisation constitue donc la première étape dans l’étude et la connaissance de ces pièces.